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[ Wikidébrouillard ] Utilisateur:Michel

Utilisateur:Michel

De Wikidebrouillard.

(En chantier)
(L'instinct: entre éthologie et évolution)
Ligne 56 : Ligne 56 :
Le 17-02-2010
Le 17-02-2010
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==L'instinct: entre éthologie et évolution==  
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==L'instinct entre éthologie et évolution==  
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Quelques trente années après "l'amour en plus", Elisabeth Badinter revient à la charge. Dans son dernier ouvrage, "le conflit",  elle dénonce "l'idéologie naturaliste" et "l'instinct maternel" convoqués pour influencer les mères et parents d'aujourd'hui sur la meilleure façon d'élever leurs bébés.
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Constatant que cette page est consultée régulièrement j'ai essayé de rendre accessible quelques aspects des débats sur la notion d'instinct qui ne pouvaient être abordés dans les quelques lignes précédentes.
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Et elle a doublement raison :
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* Tout d'abord parce que, comme elle le dit si clairement, "la femme n'est pas une femelle chimpanzé".
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Je me suis efforcé de donner des références utiles et aussi accessibles que possible.
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* Deuxièmement parce que la conception de l'Instinct qu'elle vise, et qui reste la plus répandue, renvoie à l'éthologie de Konrad Lorenz, son auteur malencontreusement le plus connu du grand public
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Comme éthologue et évolutionniste, c'est par ce deuxième point que je commencerai, car cette théorie des années 30 aujourd'hui dépassée, a été invalidée par "l'éthologie causale" qui, depuis plus de cinquante ans a pu successivement s'appuyer sur l'endocrinologie, la neurobiologie et enfin les biologie et génétique moléculaires pour livrer une conception des comportements dits instinctifs plus élaborée.
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Merci à tous les collègues qui m'ont aidé par leurs articles et suggestions et tout particulièrement à Jacques Gervet et Jean-Marie Vidal qui m'ont associé à leur discussion "informeltique" sur ce même théme, durant l'année 2009.  
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La notion d'instinct est très ancienne et jusqu'au XIXème siècle et avant la naissance de la génétique les naturalistes, parmi lesquels Darwin lui-même, l'ont régulièrement utilisée pour désigner certains comportements animaux et conduites humaines, liés aux fonctions biologiques fondamentales comme la reproduction.  
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Au cours des années 1930  donc, Konrad Lorenz  (avec Niko Tinbergen autre père de l'éthologie) propose une théorie de l'instinct autour de deux caractéristiques: la spécificité et la transmission héréditaire de certains comportements. Par exemple le comportement particulier présenté par chaque espèce pour se reproduire ou élever ses jeunes. Mais à cette définition, toute descriptive, la nouvelle théorie ajoute plusieurs propriétés: les instincts sont (i) innés,  (ii) non appris, (iii) enfin, seulement disponibles à des phases précises du développement  de l'individu,  ils dépendent d'une énergie interne nommée "motivation".
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Merci enfin à mon labo d'origine qui veut bien me réserver une page sur son site et héberger cet article:
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Il convient ici de rappeler que ces notions d'inné et d'acquis, sont introduites par Francis Galton (sous les formes anglaises de "nature" et  "nurture") dès la fin du XIXème siècle, c'est à dire  avant la création de la génétique (1). Mais l'entre deux guerres du XXème siècle est l'époque du développement de la génétique pendant laquelle les sommités de la discipline fournissent les gros bataillons des "sociétés  pour l'eugénisme". Alors que "héréditaire" (inherited) et "contrôlé génétiquement" (genetically controled) commencent à être allégrement confondus, que toute caractéristique apparemment héritée (de "l'idiotie", au "vol" et jusqu'à "la maternité hors mariage" ! (2) est susceptible de donner lieu à des mesures eugénistes,  la théorie de l'instinct proposée par Lorenz et Tinbergen est simplement dans l'air du temps.
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On attendra donc 1953 pour que soit publiée "une critique de la théorie du comportement instinctif de Konrad Lorenz" (3). Son auteur, Daniel Lehrman, synthétise sa critique en deux phrases: "Toute théorie qui considère l'instinct comme immanent, préformé, héréditaire ou dépendant de structures nerveuses spécifiques court-circuitera l'analyse et l'étude des problèmes liés au développement du comportement.  Toute théorie de ce  genre tend inévitablement à détourner l'attention des chercheurs de l'étude des interactions internes à l'organisme et des interactions entre l'organisme et l'environnement qui alimentent le  développement du comportement "instinctif". 
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Lehrman ne s'avance pas à la légère: Lorsqu'il publie son article il travaille encore à sa propre thèse (consacrée au comportement, ou instinct, reproducteur de la tourterelle) qui est une minutieuse mise à l'épreuve expérimentale de ses idées (4). On peut aisément s'en convaincre à la lecture parallèle de sa critique et du résumé de ses résultats). La critique est rude mais  une méthode nouvelle pour l'étude des comportements dits "instinctifs", lui est associée.
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Et les années 60 et 70 confirment la valeur opérationnelle des propositions de Lehrman: les comportements reproducteurs d'oiseaux, de mammifères et aussi d'insectes (pourtant réputés de simples "automates génétiques") sont abordés avec succès du point de vue de leur développement et de leur construction: les interactions neuro-endocriniennes, internes à l'organisme et d'autres entre l'organisme et son environnement (incluant partenaires et jeunes, compris alors comme stimuli motivationnels) rendent compte du bon déroulement de ces séquences comportementales, sans intervention d'un quelconque programme génétique. L'organisation du comportement se réalise à un niveau d'intégration où les gènes n'ont pas de rôle directeur, ni celui de plan d'architecte, ni celui de programme informatique, pour reprendre les métaphores les plus employées par les "instinctivistes".
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C'est en ce sens que les comportements instinctifs ne sont pas innés, ni programmés génétiquement et qu'ils sont, sinon acquis (au sens où ils ne dépendent pas systématiquement d'apprentissages) au moins constamment dépendants et liés aux conditions externes. Dans cette construction comportementale chaque étape fournit les conditions de réalisation de l'étape suivante. Enfin c'est à travers ces interactions que les motivations se construisent aussi, pas à pas: Par exemple c'est l'allongement de la durée du jour de la fin d'hiver qui stimule la mise en place de la motivation reproductrice des oiseaux, mais ce sont les interactions avec  le nid, puis avec les oeufs, qui maintiennent cette motivation (5).
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Pour utiliser une terminologie un peu plus précise que les notions d'inné et d'acquis, on dira que les comportements dits instinctifs sont une partie du phénotype de chaque organisme. Et s'ils n'ont pas un "déterminisme génétique" unique, ils dépendent de déterminants internes, parmi lesquels les gènes bien entendu, en interaction permanente avec des déterminants externes. C'est bien en étudiant le développement du comportement (ou, mieux,  le comportement pris comme un développement) qu'on réalise le mieux la limite et la faiblesse théorique d'une approche en termes  d'inné et d'acquis. Disons que ces notions ont épuisé leur valeur explicative et gardons les pour l'histoire.
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On voit bien l'erreur et l'injustice qu'il y aurait, en oubliant ces critiques et ces résultats, à confondre l'éthologie avec la théorie de Lorenz son fondateur. En effet l'éthologie causale et la somme de  données empiriques qu'elle propose depuis des dizaines d'années, s'appuie sur une remise en cause de la théorie de l'instinct qu'on qualifiera de lorenzienne dès lors que Tinbergen lui-même s'en est éloigné avec ses élèves comme Hinde.
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Désormais seul avec quelques élèves Lorenz  maintiendra l'essentiel de ses positions jusque dans un dernier essai (6) dont l'argumentaire strictement théorique et abstrait ne pouvait convaincre. Et surtout pas Lehrman lui-même, que Lorenz s'entêtait contre toute vraisemblance à présenter comme un "béhavioriste" ou un "environnementaliste".  Cette attitude de Lorenz amènera Lehrman à écrire une réponse (1970) où il reprenait son argumentation de 1953, la faiblesse des arguments de Lorenz et où il soulignait, au passage qu'il n'avait jamais été qu'un naturaliste et un  évolutionniste convaincu (7 note sur les autres. Hebb).
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La communauté des éthologues s'était donc largement habituée à ne plus utiliser les références instinctivistes et lorenziennes, lorsque celles-ci furent remises à l'honneur par les "socio-biologistes" qui se préoccupaient avant tout de l'évolution du comportement.  En pleine période de domination de la "génic sélection"(8), ils avaient besoin d'un modèle simple du comportement pour expliquer son évolution: (citation de John Mainard-Smith. voir aussi Michel Veuille.)  Les artisans de l'éthologie causale étaient naturellement de ceux qui devaient s'en émouvoir ( 9 voir la revue multiple du livre "sociobiology" publiée dans  "Animal Behaviour") beaucoup d'autres biologistes, parmi lesquels les généticiens moléculaires, ne trouvant au contraire dans ce retour de l'instinctivisme que le confort d'une pensée réductionniste, directement accessible. Comment pouvait-il en être autrement alors qu'eux mêmes se consacraient à la chasse au gène du crime, de l'homosexualité ou de la schizophrénie ?
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Toujours est-il que la socio-biologie naissante a joué sa part dans le maintien dans le grand public de la représentation simple d'un comportement instinctif  "inscrit dans les gènes", ... et la difficulté pour beaucoup d'anthropologues d'admettre la présence de comportements dits instinctifs dans l'espèce humaine. 
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Il parait important de répéter qu'il existe aussi en l'éthologie  une approche non essentialiste, non préformationniste, pour tout dire non instinctiviste des comportements dits instinctifs des animaux. Les animaux ont une ontogenèse,  leurs comportements en font partie, et certains éléments de l'environnement individuel sont intégrés à cette ontogenèse.
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C'est pourquoi même si Elisabeth Badinter a bien raison de critiquer le dogme du déterminisme biologisant pour ce qu'elle nomme la "vocation maternelle" d'Homo sapiens, on peut regretter qu'elle ne rappelle pas que la critique de ce dogme est valable pour les autres animaux, pour son caractère réductionniste au moins. Certes ce point semble d'abord incomber  aux éthologues (et c'est bien pourquoi j'ai écrit ce texte) mais il parait d'autant plus important que nous ne pouvons oublier qu'Homo sapiens est un animal, un mammifère, un primate et que sa manière d'élever ses jeunes doit être comprise, aussi, comme un prolongement évolutif de la manière dont s'y prennent les autres mammifères.
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Avec la position constructiviste de Lehrman, rien ne permet de penser que l'espèce Homo sapiens présente un instinct maternel "inné", "inscrit dans ses gènes", que sais-je encore? Avec l'analyse du développement, ou ontogenèse, des comportements c'est au contraire la multiplicité des niveaux d'interaction internes à l'organisme qui est dévoilée. En même temps c'est le passage d'une causalité linéaire classique (par exemple: " Le déterminisme génétique") à une causalité multiple, en réseau (par exemple: L'association de déterminants génétiques et de stimuli externes dans la motivation nidificatrice) qui s'opère lorsqu'on quitte les modèles instinctivistes classiques pour passer aux conceptions constructivistes (ou émergentistes) du comportement. 
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Maintenant, sauf à invoquer une essence humaine, dont la nature et l'origine resteraient problématiques, comment comprendre non pas que l'homme "descend" du singe mais qu'il "est" un singe ? Comment oublier que la lactation reste au coeur de la maternité humaine ? En clair Elisabeth Badinter ne s'oppose-t-elle pas au point de vue évolutionniste, en affirmant que "la femme n'est pas une femelle chimpanzé"?
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Il faut bien admettre que, parmi les nombreuses autres questions  qu'il lui faut résoudre, l'évolutionnisme darwinien moderne rencontre celle de l'origine de l'espèce Homo sapiens. Il ne fait aucun doute que cette origine est située dans le rameau évolutif des primates et que la recherche actuelle sur l'hominisation consiste à comprendre comment cela a pu se passer, notamment par sélection naturelle.
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L'affirmation d'Elisabeth Badinter peut-être difficile à entendre pour certains évolutionnistes. En effet depuis quelques temps il est de bon ton, et notamment en éthologie de présenter et médiatiser les découvertes sur les primates avec des termes empruntés à la société et à la culture humaines et ceci jusqu'à la "culture" elle-même qui serait présente chez diverses espèces, chimpanzés notamment. Il est bien difficile de juger jusqu'où ces auteurs (Franz De Waal en est l'exemple type) sont pris au piège de cette habitude, mais sa conséquence directe est la négation a priori de toute  spécificité humaine, argumentée ensuite de manière souvent discutable et quelquefois contre l'évidence. Cette position devient carrément suspecte quand elle rencontre l'a priori continuiste de certains évolutionnistes, qui se refusent à voir une quelconque  rupture  qualitative entre Homo sapiens et les autres animaux et renvoient tout "propre de l'homme" à des hypothèses extra-scientifiques ou anti darwiniennes. 
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Dire que "la femme n'est pas une femelle chimpanzé" rejoint  plutôt une position "discontinuiste" qu'il faut bien entendu assumer du point de vue évolutionniste. Pour l'instant notons simplement que la position très isolée de l'espèce Homo sapiens, à la suite de l'extinction des autres espèces du genre Homo apparues avant elle, n'est pas défavorable à une possibilité discontinuiste.  Ceci explique aussi qu'en matière d'humanisation on doit attendre au moins autant de la paléontologie que de l'éthologie comparée, fût-elle strictement évolutionniste.
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Mais pour ne pas nous égarer voyons à quelles conditions l'affirmation d'Elisabeth Badinter peut être entendue par des évolutionnistes  et pour cela considérons les notions de sélection naturelle et d'adaptation qui sont au coeur de la théorie darwinienne. On verra au passage si la conception du comportement présentée plus haut satisfait à ces conditions.
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§ in prep
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Il ne viendra à l'idée de personne de nier que le jeune humain, que nous appelons bébé, se développe dès sa conception dans des conditions environnementales très particulières, où langage et culture sont omniprésents. Dans les mois qui suivent sa naissance ce bébé, devenu Bébé, apprendra spontanément, sans aucun dispositif expérimental, le langage humain; s'il est sourd il développera quand même ce langage symbolique, sans parler, et ceci d'autant mieux qu'il rencontrera d'autres personnes muettes, mais pas sans parole, ou qui mimeront ce manque.  Naturellement il s'alimentera comme tous les autres mammifères, il s'agrippera à sa mère dans les premiers temps, comme les autres singes. Mais il est le seul nouveau né de toute la biodiversité à apprendre à communiquer avec ses congénères au moyen du langage symbolique qu'il acquiert dés ses premiers mois de vie extra-utérine.  Il est bien difficile de ne pas voir qu'il est adapté  au milieu particulier, que j'appellerai "la culture humaine", construit par sa lignée.  Isolé, sans ce bain de culture humaine, rien de tout cela ne peut se développer, tout au moins autant que les (heureusement) rares cas d'"enfants placards" semblent le montrer. La singularité de cette coincidence entre l'humain et culture  ressort  mieux de ces  expériences où de jeunes chimpanzés sont élevés en milieu humain aux fins d'observer leurs acquisitions, langagières notamment. Les limites de leur succès expliquent largement leur abandon de fait, au delà des problèmes éthiques et psychologiques qu'elles soulèvent.
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Les inventions indéniables de certaines espèces de primates, qu'elles soient outils ou du domaine de la communication inter-individuelle, ne relèvent ni de la culture ni du langage tels qu'on les entend chez l'homme, mais  doivent évidemment servir dans  des recherches renouvelées comme celles sur les origines du langage (voir vauclair et al). En fait  conscience de soi et conscience de l'autre (Theory of mind) vont de pair avec ce milieu humain si particulier qu'est la culture. C'est le seul milieu où l'élevage (le "nurture" anglais) des jeunes se transforme en une période d'éducation  prolongée bien au-delà du sevrage.
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La reproduction humaine a des bases biologiques ? La belle affaire ! Voudrait-on nous faire oublier qu'il ne s'agit plus seulement de reproduction ?  nous faire oublier les transformations  qu'elle subit pour devenir  maternité et parentalité ? Les bases biologiques de la culture nous obligent bien plus à considérer le défit immense que son émergence représente pour "la science", qu'à la facilité de sa négation. En attendant,  ultime  pied de nez à  Galton et autres "instinctivistes",  l'espèce Homo sapiens reste la seule pour qui l'équation inné/acquis peut s'écrire  aussi NATURE = CULTURE, reproduction incluse, ... naturellement !
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(1) Pour une présentation des idées de ce père de l'eugénisme voir l'article de Charles Lenay:
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http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1994_num_6_1_2393
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(2) Pierre Henri Gouyon a présenté le rôle déterminant des généticiens dans le développement de l'eugénisme du début du XXème siècle dans ses conférences.
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http://www2.mnhn.fr/oseb/spip/IMG/pdf/GouyonBiodivSoc.pdf
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(3) Fichier pdf de l'article original de Daniel Lehrman
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http://courses.cit.cornell.edu/bionb424/Readings/Lehrman_1953.pdf
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(4) Publié plus tard cet article résume les résultats de la thèse de Lehrman.  http://www.columbia.edu/cu/psychology/terrace/w1001/readings/lehrman.pdf
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(5) Cette courte biographie de Lehrman a été écrite par son ami et collègue Jay Rosenblatt. Elle présente le débat entre Lehrman et Lorenz et notamment sa dimension idéologique que je n'aborde pas ici. Elle se termine par une très utile sélection d'articles de Lehrman   
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http://www.nap.edu/readingroom.php?book=biomems&page=dlehrman.html
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(6)One might as well ask about what's more important to the area of a rectangle, the width or the length, as psychologist Donald Hebb once did when questioned about the nature versus nurture debate.
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(7)la sociobiologie s'est constituée en explication alternative du comportement animal. Pour cela, il lui a fallu constituer un "homme de paille", une caricature à sa convenance des études éthologiques, correspondant globalement aux théories instinctivistes des premiers éthologistes"
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Version du 30 septembre 2010 à 14:48

Fichier:Identité.jpg
Michel Vancassel


Sommaire

Michel Vancassel

Chercheur CNRS honoraire, Ethologiste et Evolutionniste

associations

  • les petits débrouillards bretagne
  • commission "culture scientifique et technique" de l'université de Rennes1
  • fondation "Sciences Citoyennes"
  • association française pour le Mouvement Universel de la Responsabilité Scientifique (MURS)

Activités actuelles:

  • Suivi de l'expérimentation des "Séminaires d'exploration de controverses" dans le cadre du programme "appropriation sociale des sciences" de la région Bretagne.
  • Conférences et débats à la demande : (Année Darwin par exemple).

Dernières interventions:

  • "Pourquoi la théorie de l'évolution fait-elle (encore) peur ?" (CRDP Nantes, nov. 2008)
  • "Evolution, sélection naturelle, etc" (réunion des animateurs "Ptits-Debs", fev.2009)
  • "Réchauffement Climatique et Biodiversité" (maison d'arrêt de Ploemeur, mars.2009)
  • "Quelle société de la connaissance ?" (devant des élèves ingénieurs, local PD Brest, mars.2009)
  • "Cinq sens ou plus ? " (Maison de la baie, au CAP à Plérin, avril 2009)
  • Darwin et la théorie de l'évolution: café des sciences (CCAS, Fouesnant, juillet 2009)
  • Darwin au coeur des débats (avec JS Pierre) : café des sciences (St Brieuc, novembre 2009)
  • Enseigner la théorie de l'évolution (débat, avec PH Gouyon) (IUFM St Brieuc, novembre 2009)
  • Animal-Homme, continuité et discontinuité (Ploufragan, novembre 2009)
  • La biodiversité (Plonevez-Porzé, Morgat, ...) cafés de sciences, aout 2010)

Articles:

A la découverte de la culture scientifique (2006)

L'instinct maternel existe-t-il ?

Les déclarations récentes d'Elisabeth Badinter à propos des conduites maternantes chez les femmes ont suscité de nombreuses réactions, souvent négatives, et la primatologue Sarah Hrdy, auteur d'une somme sur ce qu'il est convenu d'appeler "les instincts maternels", a même été convoquée pour dire ce qu'elle en pensait.

La présentation de cette discussion à distance reprend comme titre l'affirmation de S. Hrdy: "Le comportement maternel a une base biologique" (Bibliobs) tandis que l'interview d'E.Badinter dans le "Nouvel Obs" est introduite sous le titre "La femme n'est pas un chimpanzé". "Discussion" bien mal partie ? On pourrait le craindre et les réactions de nombreux lecteurs, pour l'une contre l'autre, laissent à penser qu'ils sont tombés dans le piège de la sempiternelle opposition "nature-culture" qui commence par celle de "l'inné-acquis".

L'INSTINCT: Ce terme présente la difficulté d'être employé par tout le monde et dans des acceptions très différentes. En éthologie (étude du comportement animal) même il a été longtemps utilisé pour désigner les comportements considérés comme strictement déterminés génétiquement (K. Lorenz), jusqu'à ce que l'on pense à poser la question "how an instinct is learned ?" (J. Hailman). Dire d'un instinct qu'il existe ou pas, dépend tout d'abord de l'idée que l'on s'en fait ! S.Hrdy, qu'on se rassure, prend la précaution de souligner la complexité des comportements dits "instinctifs". Et si elle répète que le comportement maternel a des bases biologiques c'est pour mieux insister sur ses autres déterminants. Toutes choses que pas mal de gens comprennent aujourd'hui,...

L'HUMAIN: Après l'année consacrée à Darwin et à sa théorie de l'évolution biologique, bien peu de personnes ignorent qu'"Homo sapiens" est une espèce de mammifère (dont la lactation est une des caractéristiques), un primate (c'est à dire un singe) dont la parenté évolutive avec le chimpanzé semble définitivement établie. E. Badinter ignore-t-elle, ou nie-t-elle cela lorsqu'elle dit "La femme n'est pas un chimpanzé"? Ou, plutôt, veut-elle dire que la femme n'est pas seulement un chimpanzé et que l'espèce Homo sapiens est un singe très particulier ? L'affinité évolutive de deux espèces, aussi grande soit-elle, ne garantit pas leur continuité comportementale. La culture, la morale, le langage, proprement humains, ne transforment-ils et n'enrichissent-ils pas nos comportements "à base biologique" ? Et si, avant même sa naissance, les parents du jeune humain lui choisissent un nom, dira-t-on pour autant que ce prénom est inné ?

Voici deux citations tirées de la "réponse" de S. Hrdy à E. Badinter. Tout d'abord, "Les comportements complexes comme le maternage ne sont jamais totalement prédéterminés génétiquement ni produits par le seul environnement." Où voyez vous là que Hrdy réfute l'hypothèse de la "mère socialement construite", ... sur une base biologique bien entendu ?

Enfin, "Dans mon pays, je m'inquiète beaucoup du devenir de la révolution féministe, tout comme Elisabeth Badinter le fait elle-même. Mais ma plus grande peur est que, en tant que société, nous perdions l'art d'élever des enfants, et avec lui beaucoup de qualités humaines comme l'empathie, la conscience, le soin aux autres qui se développent au cours du maternage de l'enfant..." Et puisque S.Hrdy parle de "l'art d'élever les enfants", peut-on reprocher à E.Badinter de préférer parler de "vocation maternelle", ... du moins tant que celle-ci n'est pas vue comme inscrite dans les gènes de nos mamans.


Les critiques de Badinter, sa conviction qu'il existe un dogme déterministe et biologique bien trop simpliste m'a aidé à clarifier ma propre pensée. De ce point de vue, nous pouvons apprendre l'une de l'autre. Une grande partie du problème vient de la façon dont le terme "instinct maternel" a été utilisé. Allez, j'avoue, ce paragraphe n'est pas de moi. C'est encore une citation de S.Hrdy, que je ferais volontiers mienne.

Mais faut-il encore renvoyer dos à dos ces deux féministes, l'une biologiste l'autre philosophe, ou ne peut-on souhaiter qu'elles échangent plus souvent ?

Le 17-02-2010

L'instinct entre éthologie et évolution

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Merci à tous les collègues qui m'ont aidé par leurs articles et suggestions et tout particulièrement à Jacques Gervet et Jean-Marie Vidal qui m'ont associé à leur discussion "informeltique" sur ce même théme, durant l'année 2009.

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