Chercheur CNRS honoraire (Ethologiste et Evolutionniste).
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De ma retraite bretonne, cette page constitue avant tout un lien avec les "petits débrouillards". Depuis une bonne dizaine d'années maintenant je partage avec eux le souci de développer, voire d'inventer, les pratiques et les instruments qui peuvent aider les citoyens ouverts à la science (ce qui m'aide à rester un scientifique-citoyen). Le wiki-débrouillard est un de ces outils. Naturellement c'est aux animateurs et militants, dans leur "effort de culture scientifique" que je pensais d'abord (voir le texte "à la découverte de la culture scientifique") mais les visiteurs de cette page sont assez nombreux pour imaginer qu'elle peut intéresser bien au delà.
Ceci m'encourage à poursuivre et explique les textes suivants écrits "de fil en aiguille" selon mes lectures et mes discussions avec les uns ou les autres, amis ou inconnus (science et morale par exemple).
Ces textes sont autant de bouteilles à la mer, et vos réactions interrogatives ou critiques permettent de les améliorer, les enrichir et les rendre plus vivants et accessibles. Les pages "discussion" associées à chaque texte vous sont ouvertes. Comme le dit notre logo, poser une question est toujours un plus !
La culture scientifique, ce qu'elle n'est pas et ce qu'elle pourrait devenir: Présentation d'auteurs et de textes incontournables sur la question (PDF à télécharger).
On devait s'attendre à ce qu'une étude sur le maÏs transgénique NK603, tolérant au roundup, ne passe pas inaperçue.
On ne pouvait pas prévoir qu'une revue scientifique reconnue (c'est à dire avec comité de lecture) publie des résultats "non conclusifs", comme on a pris l'habitude de dire depuis quelques semaines.
Cela en effet complique sensiblement la discussion et demande donc, qu'on essaie d'en démêler les différents aspects. Il y a d'abord la question de l'évaluation des résultats scientifiques, avec 1) L'évaluation de l'étude proprement dite, 2) L'évaluation scientifique par les pairs, 3) L' expertise par les agences (gouvernementales, européennes, internationales, ...) intervenant dans ce genre de dossier.
1) L'évaluation de l'étude: Les auteurs soulignent assez que leur étude vise les éventuels effets à long terme de la consommation d'un Maïs OGM pour que personne ne l'oublie. Le titre de l'étude et le plan d'expérimentation indiquent qu'ils ont attribué au moins autant d'attention à l'OGM qu'à l'utilisation du roundup associée à sa culture. Ces deux points sont légitimes et annoncés très clairement mais sont, naturellement, susceptibles d'être discutés, tout aussi légitimement. C'est le lot commun de toute étude scientifique,...
Le point le plus marquant est que cette étude ne donne pas de statistiques sur deux observations mises en avant par les auteurs: le développement de tumeurs et la longévité des rats testés. Plusieurs instances et nombre de chercheurs (voir http://osur.univ-rennes1.fr/print.php?news.319 par exemple), qui ont fait ces statistiques à partir des données brutes publiées, concluent qu'il est impossible d'attribuer les variations observées aux traitements imposés aux lots expérimentaux (consommation d'OGM et/ou de roundup). La raison principale de cette incapacité à conclure est le faible nombre de rats mis en jeu par lot et à la faible puissance statistique des tests qui en découle (pour des détails sur cette question voir http://www.spc.univ-lyon1.fr/polycop/Puissance%20et%20NSN.htm).
Ainsi, pour être complet, il faut ajouter que ne pas pouvoir démontrer un effet n'est pas démontrer que cet effet n'existe pas ! L'absence de puissance statistique expose en effet au risque de ne pas montrer un effet pourtant réel.
On doit remarquer enfin que les données publiées permettent cette analyse critique (qui s'oppose aux conclusions des auteurs !) et paraissent sincères, ce qui a pu jouer en faveur de leur publication et à l'appel à de nouvelles expériences et résultats.
2) L'évaluation par les pairs: Ce qui vient de leur être dit publiquement n'a pas du surprendre les auteurs de l'étude: ils avaient reçu les comptes rendus critiques des lecteurs de la revue qui a publié leurs données. En particulier ces lecteurs avaient du répondre à la question classique de savoir si les conclusions étaient cohérentes avec les résultats. On ne voit pas comment ils auraient pu ne pas attirer l'attention des auteurs sur la faiblesse statistique de leurs résultats.
La revue a, par ailleurs, annoncé la publication d'une discussion avec droit de réponse des auteurs et cela permet d'espérer une mise au point conforme avec le niveau de "transparence" qu'on peut attendre de l'évaluation par les pairs.
C'est l'occasion de rappeler que l'évaluation des publications par les pairs, comme le séminaire de travail et autres lieux de discussion comme les congrès, sont les moments de la recherche où l'esprit critique peut (et doit) s'exprimer le plus librement, au bénéfice des chercheurs eux-mêmes. Ceci ne va pas sans difficulté car, s'il ne doit pas être négatif et destructeur, l'esprit critique se doit aussi d'éviter toute complaisance.
Les réactions de lecteurs contre certains journalistes (Sylvestre Huet, Michel de Pracontal,...) "coupables" d'avoir rapporté les conclusions de diverses évaluations par des pairs rappellent à quel point la "méthode critique" reste méconnue ou incomprise. Ce qui naturellement n'interdit pas de la critiquer lorsqu'elle défaille. L' "embargo" dont l'étude Séralini aurait été l'objet à (pour ?) son "lancement" n'a pas freiné cette évaluation par les pairs, mais il a pu troubler sa réception par le public.
3) L'expertise: De fait la publication des données du groupe Séralini pose, a contrario, la question de l'absence de publicité (le mot est faible) sur les dossiers et études sur lesquels les experts (et les agences) appuient leur agrément de telle ou telle spécialité alimentaire ou pharmaceutique.
On peut voir sur cet aspect l'article de la fondation sciences citoyennes publié dès le 5 octobre dernier (http://sciencescitoyennes.org/sante-et-environnement-il-est-temps-de-sonner-lalerte-et-lexpertise/).
C'est sans doute le point essentiel (et positif) qu'il faut retenir de cette affaire et on suivra avec le plus grand intérêt l'audition publique organisée par le parlement le lundi 19 novembre prochain: « QUELLES LEÇONS TIRER DE L’ÉTUDE SUR LE MAÏS TRANSGÉNIQUE NK 603 ? »
D'ici là, nous n'oublierons pas qu'il ne s'agit que d'un OGM particulier. Mais qui, par construction, implique l'utilisation de roundup ce qui en fait une aberration écologique et agronomique.
Pour le texte suivre: Homo sapiens, un singe comme les autres ? Question pour une (re)médiation scientifique
Les annexes regroupent plusieurs "références" qui m'ont donné l'idée de ce texte:
~ Cultures et Emotions (mai 2012)
~ L'homme (Homo), un singe comme les autres ? (avril 2012)
~Le livre de Michel Morange [["La vie, l'évolution et l'histoire", Odile Jacob, 2011, déjà présenté dans cette page ]]
Nouvelle page de discussion autour de la médiation scientifique vue par les "petits débrouillards" et avec les travaux des psychologues des sciences, didacticiens, etc. Ce que tout animateur scientifique doit connaître. Savoirs naïfs et savoirs scolaires
Dans les 90, alors que j'étais animateur des enseignements transversaux (histoire, sociologie, épistémologie, ...) de l'école doctorale Vie-Agro-Santé de Rennes, j'avais remarqué avec stupeur que nos collègues de Sciences-Eco lançaient des initiations à la gestion de porte-feuilles boursiers ! La promotion, sans aucune précaution d'ordre éthique apparente, d'une activité destinée avant tout à apprendre à "faire de l'argent", m'était apparue alors comme aberrante dans le cadre d'une formation et institution universitaire. Mon premier mouvement fût d'interpeller cette initiative, mais je n'ai rien dit ...
"L'appel pour une sortie de crise par l'écologie" publié ce jour même (23 mai 2012) me donne l'occasion de couper mon silence.
Je partage l'essentiel de son contenu et tout particulièrement ses deux derniers points qui concernent l'enseignement et l'éducation. Je salue les collègues signataires de cet appel qui attirent notre attention sur l'essentiel. A titre individuel, mais d'abord comme citoyen et militant "éducation populaire", je demande à mon tour de diffuser et discuter cet appel.
Sous ce titre (alléchant pour certains mais qui peuvent en effrayer d'autres) se cache un parfait petit manuel pour "petit débrouillard" et pour toute personne pour qui ?=+. Son auteur Bruno Latour, anthropologue et sociologue des sciences, y livre les techniques, méthodes et concepts dont il se sert pour débrouiller la vie des sciences et leurs productions et naturellement analyser les controverses scientifiques. C'est un cours, car ici Bruno Latour est d'abord enseignant. Mais, présenté sous la forme de six lettres envoyées à une étudiante, c'est un cours vivant, accessible et efficace; bref un cours comme on aimerait en recevoir souvent. En cette rentrée de septembre c'est un cadeau pour qui s'intéresse à la culture scientifique et la "mise en démocratie" des sciences. Ce livre nous devrions le lire et le discuter afin, à notre tour, d'en faire profiter le plus grand nombre (chose faite en octobre à la "discu-science" organisée par Max, merci à lui).
Un documentaire à voir ! (diffusion sur france 5 et août 2011 sur le web) Indisponible en ce moment (novembre 2011) on peut toutefois obtenir des informations sur son contenu.
Une excellente introduction pour une approche moderne de la discussion inné-acquis (voir ci-dessous) et une réponse à mon interlocuteur de "science et morale" (voir plus bas).
L'histoire du QI: de son utilisation eugéniste, des fraudes scientifiques "commises en son nom", en passant par son utilisation mercantile grand public, jusqu'à sa conception et utilisation actuelles, ...
Ca donne envie, entre autres choses, de (re)lire l'histoire de "la mal-mesure de l'homme" (un des grands livres de S. Gould) et repenser aux aberrations scientistes et à leurs séquelles,... Si vous en connaissez n'hésitez pas à les signaler dans la discussion de cette page.
Voir l'article ici : L'inné et l'acquis Nouveau chantier donc que je compte alimenter ces jours prochains. Encore une fois, s'il vous intéresse n'hésitez pas à intervenir dès maintenant dans la page de discussion afin que vos interrogations soient prises en compte.
En marge de l'évocation de l'éthologie lorenzienne dans ses rapports avec l'eugénisme d'une part et l'idéologie nationale-socialiste d'autre part, voici quelques questions-réponses qui abordent les relations entre science et morale. Les "questions" de mon interlocuteur sont "en italique". Science et morale
Dans le texte précédent, consacré à l'instinct, j'ai mentionné au passage la dimension idéologique des théories de Lorenz. J'essaie ici de réparer ce manque après avoir constaté que Wikipedia (édition française) restait particulièrement pauvre sur le sujet alors que plusieurs historiens des sciences ont énormément apporté depuis les années 1970. Ceci est donc une tentative de présentation de ces travaux. Cette version reste en révision. Konrad Lorenz et le National Socialisme: De la controverse à l'histoire des sciences
Constatant que cette page est visitée, j'ai entrepris d'expliciter le petit texte qui précède. Ceci m'a amené à parler "éthologie" et "évolution" plus que je ne l'aurais pensé et à rappeler quelques discussions importantes, ignorées du grand public et quelquefois oubliées par les biologistes.
Ici la dernière mise à jour (janvier 2012).
Je remercie tous les collègues qui m'ont nourri de leurs textes, conférences et suggestions. Tout particulièrement Jacques Gervet et Jean-Marie Vidal qui m'ont, durant l'année 2009, associé à leur discussion "informeltique" sur le thème de l'évolution de l'espèce humaine. Pour une version précédente (septembre 2010) de ce texte cliquer ici (il s'agit d'un PDF)
Les déclarations récentes d'Elisabeth Badinter à propos des conduites maternantes chez les femmes ont suscité de nombreuses réactions, souvent négatives, et la primatologue Sarah Hrdy, auteur d'une somme sur ce qu'il est convenu d'appeler "les instincts maternels", a même été convoquée pour dire ce qu'elle en pensait,... Ouvrir la page: L'instinct maternel existe-t-il ?
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Inauguration du premier "débrouillobus", Brest 2001;
Depuis l'APDB anime deux autres laboratoires mobiles.
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