Chercheur CNRS honoraire (Ethologiste et Evolutionniste).
Associations:
De ma retraite bretonne, cette page constitue avant tout un lien avec les "petits débrouillards". Depuis une bonne dizaine d'années maintenant je partage avec eux le souci de développer, voire d'inventer, les pratiques et les instruments qui peuvent aider les citoyens ouverts à la science (ce qui m'aide à rester un scientifique-citoyen). Le wiki-débrouillard est un de ces outils. Naturellement c'est aux animateurs et militants, dans leur "effort de culture scientifique" que je pensais d'abord (voir le texte "à la découverte de la culture scientifique") mais les visiteurs de cette page sont assez nombreux pour imaginer qu'elle peut intéresser bien au delà.
Ceci m'encourage à poursuivre et explique les textes suivants écrits "de fil en aiguille" selon mes lectures et mes discussions avec les uns ou les autres, amis ou inconnus (science et morale par exemple).
Ces textes sont autant de bouteilles à la mer, et vos réactions interrogatives ou critiques permettent de les améliorer, les enrichir et les rendre plus vivants et accessibles. Les pages "discussion" associées à chaque texte vous sont ouvertes. Comme le dit notre logo, poser une question est toujours un plus !
La culture scientifique, ce qu'elle n'est pas et ce qu'elle pourrait devenir: Présentation d'auteurs et de textes incontournables sur la question (PDF à télécharger).
commentaires===• Après l'audition publique sur le maïs transgénique NK 603: commentaires sur l'expertise scientifique, ses ouvertures possibles et le domaine "science & société". (janvier 2013)===
L'audition publique du 19 novembre a permis de réunir politiques, scientifiques, institutions scientifiques, simples citoyens, journalistes, etc, ...
- La séance complète est accessible sur:
http://www.assemblee-nationale.tv/chaines.html?media=3628&synchro=0&dossier=12
1) L'évaluation de l'étude Séralini:
Il faut remarquer que cette étude, annoncée à grands tapages juste avant sa publication, a été l'objet d'une évaluation rare dans la communauté scientifique. Bien au delà des agences convoquées dans l'urgence, de nombreux scientifiques, seuls ou au sein de leurs laboratoires en ont analysé les données, les résultats et les conclusions (voir plus bas: sur quelques effets de la "publication Seralini"). Il ne faut pas s'en étonner: d'une part les questions levées par les bio-technologies sont au coeur de la biologie et des débats "science et société" depuis des dizaines d'années maintenant; d'autre part la lecture critique des articles scientifiques est un exercice quotidien, incontournable, de chaque chercheur. De cette évaluation par les pairs, spontanée ou non, il ressort principalement que les résultats de l'étude ne permettent pas de conclure sur les effets d'une consommation à long terme du maïs NK 603 et/ou du "Round-Up" associé à sa culture. Aujourd'hui cette étude est présentée par Séralini lui-même comme une première contribution, une étude préliminaire ....
2) L'expertise:
On ne peut comprendre la différence entre l'évaluation et l'expertise, entre "le scientifique" et "l'expert", sans revenir à la réflexion fondatrice de Philippe Roqueplo (voir "Entre savoir et décision, l'expertise scientifique", 1997, Sciences en questions, INRA éditions). Il ne s'agit pas de nier que les experts sont aussi des scientifiques, mais de remarquer que "dès lors qu'il s'agit d'expertise, le scientifique va devoir répondre à une question qu'il n'a pas choisie" et dont il ne possède pas la réponse. Alors que "l'art du chercheur tient pour une bonne part à sa capacité de poser les "bonnes" questions, c'est à dire celles qui sont scientifiquement fécondes" à plus ou moins long terme, le fait que "la question posée (aux experts) concerne une décision à prendre ici et maintenant" est la deuxième des raisons pour lesquelles les scientifiques devenus experts sont dans une situation bien plus difficile. C'est sans doute cette réalité qui a amené des agences d'expertise à conclure, tout à la fois, que l'étude Séralini ne démontre pas d'effets (tout comme l'évaluation par les pairs) et de recommander que de nouvelles études soient entreprises. En clair, au lieu de conclure qu "il n'y a rien à voir", les agences admettent qu' "il faut voir"! Cette sensibilité nouvelle à la recherche d'effets à long terme de la consommation de l'OGM NK603 ET/OU du Round-up qui lui est associé, est néanmoins une brèche dans les règles qui prévalaient jusque là dans l'évaluation des "effets sanitaires" de cet OGM. La participation de Robert Bellé à cette audience publique est une deuxième nouveauté. On sait que ce chercheur de la station biologique de Roscoff a démontré, depuis plus de dix ans, les effets du Round-up sur la mitose (plus précisément sur les étapes dites de "check point" de ce processus fondamental et universel des eucaryotes). Ces résultats, jamais démentis mais au contraire précisés depuis leur première publication, n'avaient semble-t-il, jamais été présentés devant les agences et commissions d'experts,... On comprend la satisfaction (non dissimulée) de Bellé, d'avoir pu (on a envie d'ajouter, enfin) s'exprimer devant des experts et d'esquisser ainsi un débat plus complet et contradictoire sur la question. Il reste qu'on en est encore aux effets purement toxicologiques et biologiques sur des organismes "cibles", et loin des aspects écologiques et agro-systémiques que le ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll avait cités lors de son intervention d'ouverture.
3) La contribution citoyenne:
C'est aux continuateurs du travail de Roqueplo et particulièrement à Bernard Chevassus-au-Louis (voir "L'analyse des Risques, L'expert, le décideur et le citoyen, éditions Quae, 2007) que l'on doit les propositions du dépassement du modèle initial de l'expertise par l'introduction de la société et des citoyens (professionnels, utilisateurs et simples citoyens). C'est justement sa position de citoyen que le mathématicien Cédric Villani a d'abord précisée dans son intervention à l'audition publique dont nous parlons: "En tant que citoyen je pense qu’il y a un laxisme inacceptable des gouvernements des pays développés concernant l’usage des OGM. Si je ne suis pas choqué sur le principe du développement de nouvelles espèces vivantes, pratiqué depuis des millénaires par des techniques autres que la bio-ingénierie, en revanche je trouve monstrueuse l’idée des brevets sur les espèces vivantes; je trouve aberrant, du point de vue environnemental, le principe même des plantes génétiquement modifiées pour être résistantes aux pesticides; et je pense que le modèle économique et social induit à travers le monde par les plantes génétiquement modifiées est souvent inacceptable pour les agriculteurs." Et il terminait par ces mots: "le caractère spectaculaire de cette étude a focalisé le débat sur le pouvoir cancérigène des OGM, au détriment de tous les autres éléments, sociaux, économiques et éthiques, du débat sur les OGM, qui pour la société doivent aussi être abordés très sérieusement.» En effet, qu'ils soient ou non d'accord avec chacun des points évoqués par Villani, beaucoup de citoyens souhaiteraient sans doute que l'expertise soit étendue aux aspects écologiques et environnementaux (que signifie le NK630 et son herbicide associé pour les sols ? quel rôle jouent-ils sur la biodiversité ?) aux aspects sociaux et économiques (quel(s) type(s) d' agriculture(s) peu(ven)t s'accommoder de la culture de cet OGM ?) et, naturellement, que l'identité entre "propriété intellectuelle" et "propriété industrielle" soit réévaluée, au moins quand il s'agit du vivant.
Une telle ouverture de l'expertise à la société, préfigurée par divers dispositifs (dont la "conférence citoyenne" est la plus connue) impliquera la participation d' "experts" de nouvelles spécialités. Ainsi, nombre de citoyens isolés ou organisés en associations (professionnelles, d'usagers ou directement engagées sur l'articulation entre "science et société") sont suffisamment "instruits" de ces questions pour suivre et comprendre une expertise plus large et démocratique, qui échapperait à une simple juxtaposition de spécialistes.
Ce commentaire dépasse l'affirmation de simples convictions individuelles et on en n'a d'ailleurs guère vu la trace au cours de cette l'audition publique. Mais il débouche sur la reconnaissance de ce que ce que les sociologues ont dénommé le "tiers secteur scientifique" et rejoint les propositions de Chevassus-au- Louis. Pour être "complet" sur la question notons que Bernadette Bensaude Vincent terminait son livre "La science contre l'opinion, histoire d'un divorce" (éditions la découverte 2007 ?) par ces lignes: "Une fois établi que le public et l'opinion ont un rôle à jouer dans le développement des sciences, un rôle politique de citoyen, un rôle cognitif de penseur éveillé, il revient à chacun de nous de choisir le rôle qu'il veut tenir... Le partage entre science et opinion correspond moins à une rigide distribution sociale du savoir qu'à un jeu de rôles accessible à chacun de nous; jeu de rôles qui conditionne à la fois l'essor des sciences et le fonctionnement de la démocratie."
4) Une communauté divisée, ... mais active;
Après l'exposition de ses convictions de citoyen, Villani a repris sa casquette de scientifique pour aborder l'affaire Séralini et ses répercussions dans la communauté scientifique. Je n'ai, personnel-lement, pas grand-chose à ajouter sur son appréciation de la stratégie de communication adoptée par Séralini pour lancer le débat. Cette stratégie a d'ailleurs été qualifiée "d'extrème " par la "fondation sciences citoyennes". Je partage aussi largement son avis sur les "bonnes pratiques" et c'est pourquoi j'essaie, ici même, d'aborder le débat sans polémique, ni attaque personnelle ... mais non sans critiques, ni esprit de "dispute".
Ainsi je ne comprends pas, même dans un souci d' apaisement, qu'on puisse renvoyer dos à dos les deux textes-pétitions publiés, l'un sur le site du CNRS, l'autre dans le journal Le Monde, sans analyser un minimum ce que dit chacun, au fond.
Pierre-Henri Gouyon a longuement expliqué, (http://blogs.mediapart.fr/blog/pierre-henri-gouyon/191112/qui-seme-le-doute-recolte) pourquoi le texte publié par le CNRS et intitulé "Pour un débat raisonné sur les OGM", appelait la réponse "Science & Conscience" publiée par "Le Monde". Ne serait-ce que pour signaler que la communauté scientifique est effectivement divisée sur un certain nombre de questions importantes, d'ordre philosophique et épistémologique: A l'accusation de "sacralisation de la nature", celle de "sacralisation de la technique" ne se pose-t-elle pas ? Ne doit-on pas tempérer la promesse de la "techno-science" d'un progrès continu, par le souci des conséquences de ce progrès, par le principe de précaution (ou, mieux, de responsabilité) ? La conception mécaniste du vivant mise en oeuvre dans les techniques OMG ne doit-elle être, pour le moins, confrontée à celle systémique et écologique du vivant ?, ...
Rien ne sert de cacher ou d'éviter ces débats. Mieux vaut les affronter, au plus près des bonnes pratiques scientifiques et démocratiques. En fait d'appel "pour un débat raisonné sur les OGM", on peut regretter qu'aucun de ses signataires n'aient su signaler qu'il était déjà engagé par d'autres. Et bien au delà du simple débat puisque des chercheurs travaillent, depuis des années déjà, à la construction d'autres OGM, "philanthropiques et verts" et/mais "révés" pour Jean-Pierre Berlan (cosignataire du premier article contre le projet Terminator de Monsanto) et "plus simplement "possibles" pour Ivan Couée. (*) . Quoi qu'il en soit de ces "possibles", le fait que des chercheurs nourrissent leur activité de leur réflexion éthique et assument que le principe de précaution est un principe d'action (contrairement à ce que ses détracteurs soutiennent sans cesse) est en soi une bonne nouvelle, qu'il serait fautif de ne pas partager. A suivre,...
(*) Ivan Couée est chercheur à l'université de Rennes 1. Déjà sollicité par les petits débrouillards sur une expérimentation de "séminaire d'exploration de controverse", je le remercie de m'avoir signalé sa contribution aux débats de la SFE, sur les OGM http://www.sfecologie.org/regards/2011/05/10/r17-a-et-b-ogm/
L'audition publique du 19 novembre a permis de réunir politiques, scientifiques, institutions scientifiques, simples citoyens, journalistes, etc, ...
- La séance complète est accessible sur:
http://www.assemblee-nationale.tv/chaines.html?media=3628&synchro=0&dossier=12
On devait s'attendre à ce qu'une étude sur le maÏs transgénique NK603, tolérant au roundup, ne passe pas inaperçue.
On ne pouvait pas prévoir qu'une revue scientifique reconnue (c'est à dire avec comité de lecture) publie des résultats "non conclusifs", comme on a pris l'habitude de dire depuis quelques semaines.
Cela en effet complique sensiblement la discussion et demande donc, qu'on essaie d'en démêler les différents aspects. Il y a d'abord la question de l'évaluation des résultats scientifiques, avec 1) L'évaluation de l'étude proprement dite, 2) L'évaluation scientifique par les pairs, 3) L' expertise par les agences (gouvernementales, européennes, internationales, ...) intervenant dans ce genre de dossier.
1) L'évaluation de l'étude: Les auteurs soulignent assez que leur étude vise les éventuels effets à long terme de la consommation d'un Maïs OGM pour que personne ne l'oublie. Le titre de l'étude et le plan d'expérimentation indiquent qu'ils ont attribué au moins autant d'attention à l'OGM qu'à l'utilisation du roundup associée à sa culture. Ces deux points sont légitimes et annoncés très clairement mais sont, naturellement, susceptibles d'être discutés, tout aussi légitimement. C'est le lot commun de toute étude scientifique,...
Le point le plus marquant est que cette étude ne donne pas de statistiques sur deux observations mises en avant par les auteurs: le développement de tumeurs et la longévité des rats testés. Plusieurs instances et nombre de chercheurs (voir http://osur.univ-rennes1.fr/print.php?news.319 par exemple), qui ont fait ces statistiques à partir des données brutes publiées, concluent qu'il est impossible d'attribuer les variations observées aux traitements imposés aux lots expérimentaux (consommation d'OGM et/ou de roundup). La raison principale de cette incapacité à conclure est le faible nombre de rats mis en jeu par lot et à la faible puissance statistique des tests qui en découle (pour des détails sur cette question voir http://www.spc.univ-lyon1.fr/polycop/Puissance%20et%20NSN.htm).
Ainsi, pour être complet, il faut ajouter que ne pas pouvoir démontrer un effet n'est pas démontrer que cet effet n'existe pas ! L'absence de puissance statistique expose en effet au risque de ne pas montrer un effet pourtant réel.
On doit remarquer enfin que les données publiées permettent cette analyse critique (qui s'oppose aux conclusions des auteurs !) et paraissent sincères, ce qui a pu jouer en faveur de leur publication et à l'appel à de nouvelles expériences et résultats.
2) L'évaluation par les pairs: Ce qui vient de leur être dit publiquement n'a pas du surprendre les auteurs de l'étude: ils avaient reçu les comptes rendus critiques des lecteurs de la revue qui a publié leurs données. En particulier ces lecteurs avaient du répondre à la question classique de savoir si les conclusions étaient cohérentes avec les résultats. On ne voit pas comment ils auraient pu ne pas attirer l'attention des auteurs sur la faiblesse statistique de leurs résultats.
La revue a, par ailleurs, annoncé la publication d'une discussion avec droit de réponse des auteurs et cela permet d'espérer une mise au point conforme avec le niveau de "transparence" qu'on peut attendre de l'évaluation par les pairs.
C'est l'occasion de rappeler que l'évaluation des publications par les pairs, comme le séminaire de travail et autres lieux de discussion comme les congrès, sont les moments de la recherche où l'esprit critique peut (et doit) s'exprimer le plus librement, au bénéfice des chercheurs eux-mêmes. Ceci ne va pas sans difficulté car, s'il ne doit pas être négatif et destructeur, l'esprit critique se doit aussi d'éviter toute complaisance.
Les réactions de lecteurs contre certains journalistes (Sylvestre Huet, Michel de Pracontal,...) "coupables" d'avoir rapporté les conclusions de diverses évaluations par des pairs rappellent à quel point la "méthode critique" reste méconnue ou incomprise. Ce qui naturellement n'interdit pas de la critiquer lorsqu'elle défaille. L' "embargo" dont l'étude Séralini aurait été l'objet à (pour ?) son "lancement" n'a pas freiné cette évaluation par les pairs, mais il a pu troubler sa réception par le public.
3) L'expertise: De fait la publication des données du groupe Séralini pose, a contrario, la question de l'absence de publicité (le mot est faible) sur les dossiers et études sur lesquels les experts (et les agences) appuient leur agrément de telle ou telle spécialité alimentaire ou pharmaceutique.
On peut voir sur cet aspect l'article de la fondation sciences citoyennes publié dès le 5 octobre dernier (http://sciencescitoyennes.org/sante-et-environnement-il-est-temps-de-sonner-lalerte-et-lexpertise/).
C'est sans doute le point essentiel (et positif) qu'il faut retenir de cette affaire et on suivra avec le plus grand intérêt l'audition publique organisée par le parlement le lundi 19 novembre prochain: « QUELLES LEÇONS TIRER DE L’ÉTUDE SUR LE MAÏS TRANSGÉNIQUE NK 603 ? »
D'ici là, nous n'oublierons pas qu'il ne s'agit que d'un OGM particulier. Mais qui, par construction, implique l'utilisation de roundup ce qui en fait une aberration écologique et agronomique.
Pour le texte suivre: Homo sapiens, un singe comme les autres ? Question pour une (re)médiation scientifique
Les annexes regroupent plusieurs "références" qui m'ont donné l'idée de ce texte:
~ Cultures et Emotions (mai 2012)
~ L'homme (Homo), un singe comme les autres ? (avril 2012)
~Le livre de Michel Morange [["La vie, l'évolution et l'histoire", Odile Jacob, 2011, déjà présenté dans cette page ]]
Nouvelle page de discussion autour de la médiation scientifique vue par les "petits débrouillards" et avec les travaux des psychologues des sciences, didacticiens, etc. Ce que tout animateur scientifique doit connaître. Savoirs naïfs et savoirs scolaires
Dans les 90, alors que j'étais animateur des enseignements transversaux (histoire, sociologie, épistémologie, ...) de l'école doctorale Vie-Agro-Santé de Rennes, j'avais remarqué avec stupeur que nos collègues de Sciences-Eco lançaient des initiations à la gestion de porte-feuilles boursiers ! La promotion, sans aucune précaution d'ordre éthique apparente, d'une activité destinée avant tout à apprendre à "faire de l'argent", m'était apparue alors comme aberrante dans le cadre d'une formation et institution universitaire. Mon premier mouvement fût d'interpeller cette initiative, mais je n'ai rien dit ...
"L'appel pour une sortie de crise par l'écologie" publié ce jour même (23 mai 2012) me donne l'occasion de couper mon silence.
Je partage l'essentiel de son contenu et tout particulièrement ses deux derniers points qui concernent l'enseignement et l'éducation. Je salue les collègues signataires de cet appel qui attirent notre attention sur l'essentiel. A titre individuel, mais d'abord comme citoyen et militant "éducation populaire", je demande à mon tour de diffuser et discuter cet appel.
Sous ce titre (alléchant pour certains mais qui peuvent en effrayer d'autres) se cache un parfait petit manuel pour "petit débrouillard" et pour toute personne pour qui ?=+. Son auteur Bruno Latour, anthropologue et sociologue des sciences, y livre les techniques, méthodes et concepts dont il se sert pour débrouiller la vie des sciences et leurs productions et naturellement analyser les controverses scientifiques. C'est un cours, car ici Bruno Latour est d'abord enseignant. Mais, présenté sous la forme de six lettres envoyées à une étudiante, c'est un cours vivant, accessible et efficace; bref un cours comme on aimerait en recevoir souvent. En cette rentrée de septembre c'est un cadeau pour qui s'intéresse à la culture scientifique et la "mise en démocratie" des sciences. Ce livre nous devrions le lire et le discuter afin, à notre tour, d'en faire profiter le plus grand nombre (chose faite en octobre à la "discu-science" organisée par Max, merci à lui).
Un documentaire à voir ! (diffusion sur france 5 et août 2011 sur le web) Indisponible en ce moment (novembre 2011) on peut toutefois obtenir des informations sur son contenu.
Une excellente introduction pour une approche moderne de la discussion inné-acquis (voir ci-dessous) et une réponse à mon interlocuteur de "science et morale" (voir plus bas).
L'histoire du QI: de son utilisation eugéniste, des fraudes scientifiques "commises en son nom", en passant par son utilisation mercantile grand public, jusqu'à sa conception et utilisation actuelles, ...
Ca donne envie, entre autres choses, de (re)lire l'histoire de "la mal-mesure de l'homme" (un des grands livres de S. Gould) et repenser aux aberrations scientistes et à leurs séquelles,... Si vous en connaissez n'hésitez pas à les signaler dans la discussion de cette page.
Voir l'article ici : L'inné et l'acquis Nouveau chantier donc que je compte alimenter ces jours prochains. Encore une fois, s'il vous intéresse n'hésitez pas à intervenir dès maintenant dans la page de discussion afin que vos interrogations soient prises en compte.
En marge de l'évocation de l'éthologie lorenzienne dans ses rapports avec l'eugénisme d'une part et l'idéologie nationale-socialiste d'autre part, voici quelques questions-réponses qui abordent les relations entre science et morale. Les "questions" de mon interlocuteur sont "en italique". Science et morale
Dans le texte précédent, consacré à l'instinct, j'ai mentionné au passage la dimension idéologique des théories de Lorenz. J'essaie ici de réparer ce manque après avoir constaté que Wikipedia (édition française) restait particulièrement pauvre sur le sujet alors que plusieurs historiens des sciences ont énormément apporté depuis les années 1970. Ceci est donc une tentative de présentation de ces travaux. Cette version reste en révision. Konrad Lorenz et le National Socialisme: De la controverse à l'histoire des sciences
Constatant que cette page est visitée, j'ai entrepris d'expliciter le petit texte qui précède. Ceci m'a amené à parler "éthologie" et "évolution" plus que je ne l'aurais pensé et à rappeler quelques discussions importantes, ignorées du grand public et quelquefois oubliées par les biologistes.
Ici la dernière mise à jour (janvier 2012).
Je remercie tous les collègues qui m'ont nourri de leurs textes, conférences et suggestions. Tout particulièrement Jacques Gervet et Jean-Marie Vidal qui m'ont, durant l'année 2009, associé à leur discussion "informeltique" sur le thème de l'évolution de l'espèce humaine. Pour une version précédente (septembre 2010) de ce texte cliquer ici (il s'agit d'un PDF)
Les déclarations récentes d'Elisabeth Badinter à propos des conduites maternantes chez les femmes ont suscité de nombreuses réactions, souvent négatives, et la primatologue Sarah Hrdy, auteur d'une somme sur ce qu'il est convenu d'appeler "les instincts maternels", a même été convoquée pour dire ce qu'elle en pensait,... Ouvrir la page: L'instinct maternel existe-t-il ?
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Inauguration du premier "débrouillobus", Brest 2001;
Depuis l'APDB anime deux autres laboratoires mobiles.
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